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Archivé: CORONAVIRUS
COVID-19

Gynécologie – Obstétrique

Le 10 novembre 2020

Le Collège national des gynécologues et obstétriciens français diffuse un nouveau protocole de gestion des cas contacts, possibles ou confirmés de Covid-19 dans les prises en charge des femmes enceintes, en urgences comme pour un accouchement.

Ce protocole envisage les différentes situations de patientes en maternité pour proposer dans chaque cas des recommandations de solutions les plus appropriées. Sont ainsi envisagées successivement les cas suivants :

  • la patiente non suspecte,
  • la patiente ayant déjà eu une infection,
  • l’hospitalisation et ses critères,
  • les urgences obstétricales,
  • la prise en charge néonatale en tenant compte des recommandations de la société française de néonatologie et du groupe de pathologie infectieuse pédiatrique,
  • le post partum,
  • la sortie de la mère et du nouveau-né. 

Sont précisées à chaque fois les préconisations de pratique à l’égard de la mère, du co-parent, du nouveau-né et de l’équipe soignante.

Pour les parturientes non suspectes par exemple, l’isolement n’a pas lieu d’être. Le coparent peut ainsi être présent s’il est asymptomatique et respecte les règles d’hygiène (masque, distanciation, lavage des mains). Le dépistage du Covid-19 en salle de naissance n’est à ce jour pas recommandé mais à adapter en fonction des cas et de l’évolution locale de l’épidémie », précise le CNGOF.

Pour les visites postnatales, il recommande de les limiter au coparent ou à l’accompagnant. Un retour à domicile rapide est également encouragé.
 
Concernant le port du masque, le CNGOF indique qu’il est souhaitable mais non imposé pour les parturientes. Plus précisément, en salle de naissance, le port du masque est recommandé sauf pour les efforts expulsifs lors desquels il est « souhaitable ». Le port d’une visière pour faciliter les efforts et la communication avec l’équipe soignante est présenté comme une alternative. « Si la patiente n’a ni masque ni visière, le masque porté par le personnel doit être un
masque FFP2, en plus de lunettes de protection, de manière à apporter une protection maximale au personnel de santé », détaille le CNGOF.

La HAS a diffusé fin mai 2020 deux recommandations sur la grossesse ainsi que l’accouchement et le retour à la maison, pour préciser les modalités d’adaptation du suivi médical de la mère et de l’enfant dans le contexte épidémique.
 

Cette fiche a été élaborée par la HAS en collaboration avec le Collectif interassociatif autour de la naissance (CIANE).
 
I – Recommandations sur le suivi de la grossesse pendant l’épidémie de COVID 19  

1. Suivi de la grossesse : 

La HAS recommande que le suivi médical au cours de la grossesse s’effectue au maximum en ville et de privilégier la réalisation de téléconsultations. Des conseils de prévention en lien avec l’épidémie sont aussi donnés à l’occasion de ces consultations médicales. La consultation d’anesthésie du 8ème mois peut également s’effectuer en téléconsultation.
 
En ce qui concerne les 3 échographies de suivi de grossesse, il est conseillé qu’elles soient couplées avec une consultation médicale de suivi de grossesse. La présence d’un accompagnant y est possible mais elle doit être confirmée par le professionnel de santé qui réalise l’examen. En cas de diagnostic confirmé de COVID 19, les échographies sont reportées jusqu’à la guérison de la parturiente et le suivi de grossesse adapté à son état de santé, en lien avec les équipes de la maternité.
 
Un suivi étroit des femmes enceintes atteintes du COVID 19 est proposé avec, suivant leur état :

  • soit un suivi en téléconsultation à domicile, toutes les 48h, par le médecin généraliste ;
  • soit une hospitalisation à domicile avec visite des professionnels ;
  • soit une hospitalisation en maternité. 

Les séances de préparation à la naissance peuvent être proposées en téléconsultation.
 
En cas de besoin, un soutien psychologique peut être proposé. Il peut aussi être assuré à distance.
 
A partir du 7ème mois de grossesse, le port du masque est recommandé systématiquement lors des consultations ou des soins (masque chirurgical) ainsi que lors de sorties à l’extérieur du domicile ou lors de visites de personnes (masque grand public, ou chirurgical sur prescription médicale). En effet, le risque de développer une forme grave du COVID augmente en cas d’infection à ce stade de la grossesse.

2. Accouchement et séjour à la maternité :
 
Un test diagnostic RT-PCR peut être demandé. Il est réalisé 24 à 48h avant un accouchement programmé. Un questionnaire est effectué à l’arrivée à la maternité afin de rechercher des symptômes en lien avec le COVID 19 chez la femme et son accompagnant.
 
La présence de l’accompagnant est possible au moment de l’accouchement s’il n’a pas de symptômes en lien avec le COVID 19. Sa présence durant le séjour à la maternité peut être organisée « sous certaines conditions strictes » non détaillées dans les recommandations.  Les visites de la famille et des frères et sœurs ne sont pas autorisées.
 
Le séjour en maternité est le plus court possible : Il est de 2 jours pour une naissance et de 4 jours après une césarienne.  

II – Recommandations sur le retour à la maison pendant l’épidémie de COVID 19  

La visite d’une sage-femme libérale à domicile est prévue dans les 24 heures après la sortie de la maternité.
 
Il est conseillé de limiter les sorties de la mère et de l’enfant dans les premières semaines qui suivent l’accouchement et, si c’est le cas, que la mère porte un masque et respecte bien les gestes barrières.
 
Tout comme pour la grossesse, la réalisation de consultations en téléconsultation est privilégiée.
 
L’HAS rappelle aussi les rendez-vous habituels de suivi de la santé de la mère et de l’enfant en post-accouchement et l’importance des vaccinations, y compris un rattrapage éventuel de vaccinations pour la mère si nécessaire.
 
Enfin, si la mère contracte le COVID durant cette période, la conduite à tenir est la suivante :

> En l’absence de signes de gravité : 

Isolement de la mère et du bébé à leur domicile avec un suivi médical régulier. Il est recommandé qu’ils s’isolent ensemble dans une seule pièce pour éviter de contaminer leur entourage, en ménageant au maximum une distance de 2m entre la mère et l’enfant. Le port du masque en présence d’autres personnes est demandé ainsi que le report des visites de la famille et des amis. En cas d’impossibilité d’isolement à domicile, une chambre d’hôtel peut être proposée (dispositif COVISAN en Ile de France ou équivalent dans d’autres régions).
 
Les sorties devront se militer aux rendez-vous médicaux indispensables. Un suivi quotidien de la mère est de l’enfant sera assuré par le médecin généraliste ou un infirmier. Il convient d’informer tout professionnel de santé de leur état de santé avant une visite à domicile pour qu’ils prennent leurs précautions.
 
L’allaitement peut être poursuivi car le virus n’est pas retrouvé dans le lait de la mère.
 
Il est rappelé aussi que seuls 10% des enfants dont la mère est malade ont eux-mêmes le virus et que de rares formes graves ont été observées chez les nouveau-nés. Cependant pour s’occuper du bébé, il est préconisé :

  • De se laver les mains avant de le toucher, de le changer, de l’allaiter (ou d’utiliser le tire-lait) ou de préparer son biberon.
  • Que la mère porte un masque chirurgical (jamais l’enfant)
  • De nettoyer correctement le biberon ou le tire-lait après utilisation. 

L’entourage doit éviter de partager des objets communs au sein du foyer et les pièces utilisées en communs doivent être lavées et désinfectées quotidiennement ainsi que les surfaces fréquemment touchées. Une aération quotidienne des pièces est conseillée. L’entourage doit aussi respecter les gestes barrière et assurer une hygiène du logement.

> En cas de signes de gravité :

  • Appeler le médecin traitant en cas de symptômes inhabituels (fièvre, toux ou diarrhée…) 
  • Appeler le SAMU (15) en cas de difficultés respiratoires, de signes d’étouffement ou de malaise. 

Un test diagnostic sera systématiquement prescrit et, en fonction de la situation, un suivi sera proposé à domicile, en HAD ou en hospitalisation.